L'épaisseur d'un cheveu (Claire Berest)

note: 5Un meurtre ? Un crime ?... Nathalie biliothécaire - 24 janvier 2024

Lorsque le roman s’ouvre sur une semaine qui commence, le lecteur est averti du crime à venir. Dans la nuit du jeudi au vendredi, Etienne va tuer Vive, sa femme. J’ai beaucoup aimé ce roman où les pièces du puzzle prennent place peu à peu. La mécanique de la violence se met en place dans la tête d’un homme qui perd pied, qui voit sa femme lui échapper alors qu’il avait organisé la vie du couple autour de ses propres envies.

L'été des loups (Hans Rosenfeldt)

note: 5Ce roman est tout simplement passionnant Nathalie biliothécaire - 24 janvier 2024

C’est la découverte d’un loup mort qui va bouleverser la tranquille ville suédoise d’Haparanda. Les restes humains retrouvés dans l’estomac de l’animal ne sont sans doute pas étrangers à ce bouleversement. Ces restes appartiennent à un trafiquant russe dont le corps est retrouvé peu de temps après camouflé sous des branchages et dans un endroit bien trop isolé pour qu’on accuse le loup en question et qu’un habitant ne soit pas suspecté du crime.
Les deux premières questions auxquelles devront répondre les policiers sont les suivantes : qui a tué ce trafiquant et que faisait-il si loin de son pays ?

Le grand feu (Léonor de Récondo)

note: 5 Incandescent Nathalie biliothécaire - 24 janvier 2024

Dans la Venise de la toute fin du XVIIème, la famille Tagianote va accueillir un nouvel enfant, ce sera une fille, Ilaria. Sa mère rêve pour elle d’un destin autre que celui de reprendre la boutique d’étoffes que la famille possède. Elle choisit de la confier à La Pieta, renonçant ainsi à la voir grandir. La Pieta est en quelque sorte un hospice dans lequel les enfants, orphelins pour la plupart, reçoivent une éducation musicale auprès de grands maîtres. La vie est stricte à la Pieta et Ilaria ne rêve que de découvrir le monde. Ce roman est d’une grande délicatesse. La musique accompagne Ilaria chaque jour, à la fois protectrice et libératrice.

Une façon d'aimer (Dominique Barbéris)

note: 5A la fois limpide et comme voilé de mystère Nathalie biliothécaire - 24 janvier 2024

Sur la photo, on ne voit qu’elle ; son allure, son élégance. Elle, c’est Madeleine, cette tante qui a vécu en Afrique quelques années avant l’indépendance et qui est auréolée d’un certain mystère pour sa nièce, surtout depuis qu’une petite phrase a été dite lors d’une conversation. Intriguée, sa nièce, la narratrice va remonter le cours du temps à la rencontre de cette tante partie en Afrique juste après son mariage. Avec beaucoup de pudeur et d’interrogation, la narratrice imagine ce qu’a pu être cette rencontre entre un homme libéré de ses contraintes familiales et d’une femme mariée que l’on regarde avec beaucoup d’attention. La communauté française est restreinte, elle vit dans l’entre-soi et chaque geste est observé, analysé et commenté. Quelle possibilité existe-t-il pour aimer ?

Personne ne meurt à Longyearbyen (Morgan 1980-.... Audic)

note: 5Passionnant Nathalie biliothécaire - 24 janvier 2024

Couvrez-vous chaudement, la nouvelle enquête de Morgan Audic vous emmène dans les îles qui longent la façade ouest de la Norvège, une région du monde où certains pays ne sont pas prêts à abandonner leurs intérêts économiques et stratégiques. Si personne ne meurt à Longyearbyen, c’est pourtant le corps sans vie d’une jeune femme qui vient d’être découvert partiellement dévoré par un ours. Une imprudence certainement, mais la police tient tout de même à enquêter. L’auteur a le don pour embarquer son lecteur dans une histoire passionnante que l’on a du mal à lâcher, où la réalité paraît tellement improbable que l’on est surpris et instruit sur le genre humain. A lire au plus vit.

Dans les brumes de Capelans (Olivier Norek)

note: 4Suspense garanti Nathalie biliothécaire - 25 octobre 2022

Thriller très efficace et angoissant, vous passerez un bon moment sur l’île en attendant que la brume des capelans envahisse l’île.

Lucia (Bernard Minier)

note: 4Efficace Nathalie biliothécaire - 25 octobre 2022

Même si pour moi, ce roman n’est pas le meilleur roman de Bernard Minier, j’avoue qu’il est très efficace et haletant. Les 500 pages se dévorent très rapidement.

Le livre des soeurs (Amélie Nothomb)

note: 1Superficiel ! Nathalie biliothécaire - 25 octobre 2022

Je n’ai pas été émue par ce roman. Il y a le personnage Nothomb, tout en exubérance et son écriture, toute en simplicité et superficialité.

La nuit des pères (Gaëlle Josse)

note: 5Roman bref mais ciselé, puissant Nathalie biliothécaire - 25 octobre 2022

Une fois encore, Gaëlle Josse livre un roman époustouflant d’une extrême sensibilité. Avant qu’il ne fasse nuit dans sa mémoire, le père va révéler sa nuit intérieure. Ce roman est le plus texte beau que j’ai lu de la rentrée littéraire.

Un miracle (Victoria Mas)

note: 5Sensible et poétique Nathalie biliothécaire - 25 octobre 2022

J’ai beaucoup aimé ce roman où les personnages se retrouvent enfermés dans des destins dont ils ne parviennent pas à s’extraire alors que la possibilité leur est donnée.

Le mur des silences (Arnaldur Arnaldur Indriðason)

note: 5Passionnant Nathalie biliothécaire - 3 juin 2022

C’est à l’occasion de travaux dans leur buanderie, qu’un couple découvre un cadavre emmuré depuis plusieurs années. Qui est-il ? Un homme ou une femme ? Konrad, policier à la retraite aimerait en savoir plus sur cette découverte. Si toutefois ce roman est le premier de cet auteur que vous vous apprêtez à lire, je vous conseillerais de lire avant Les fantômes de Reykjavik. Il y est en effet souvent fait référence aux personnages et à l’enquête dans Le mur des silences. Ce serait vraiment dommage de vous priver du plaisir de lire Les fantômes de Reykjavik.
Vous ai-je dit dans une précédente critique que j’adore Arnaldur Indridason ?

Bass Rock (Evie Wyld)

note: 53 femmes, 3 époques et un même destin Nathalie biliothécaire - 3 juin 2022

La maison familiale de Viviane est en vente. Viviane s’est engagée à la débarrasser de tout ce qui peut rappeler son ancienne propriétaire Ruth Hamilton, sa grand-mère par alliance. Située à North Berwick, cette demeure a abrité des drames humains, des trahisons dont les femmes ont été les premières victimes. Victime et témoin de souffrances anciennes, le fantôme d’une jeune fille à la chevelure rousse assiste aux déboires féminins de cette famille.
Depuis le XVIIIème siècle où la femme était suspectée de sorcellerie à aujourd’hui où elle est soumise au désir inconditionnel et à la violence masculine, l’auteure dresse le portrait d’héroïnes qui se rebellent à leur façon, fortes d’être ensemble des femmes.

Billy Lafitte n° 1
Lune noire (Anthony Neil Smith)

note: 5Une évasion livresque Nathalie biliothécaire - 3 juin 2022

L’honnêteté et l’intégrité ne sont pas forcément les valeurs qui qualifient le mieux Billy Laffite récemment recruté au sein de l’équipe du shérif de Yellow Medecine, Minnesota. L’état de délabrement dans lequel l’ouragan Katrina a laissé la Nouvelle-Orléans lui a permis de s’exercer à des pratiques pas franchement légales. Désormais, à Yellow Medecine, il veille sur les trafiquants de Meth moyennant quelques dollars sonnants et trébuchants ! Billy Laffite est un vrai anti-héros qui malgré ses nombreux écarts de conduite (peut-on d’ailleurs encore parler d’écart ?) qui le conduisent loin dans l’immoralité, Billy Laffite a un grand cœur et vous ne pouvez pas le détester. Ce roman se lit très vite, bien au chaud chez soi.

Vallée furieuse (Brian Panowich)

note: 4Une vraie lecture plaisir Nathalie biliothécaire - 3 juin 2022

Troisième roman publié chez Actes sud, Vallée furieuse ouvre les portes d’un monde où l’absence de perspectives a conduit les plus cupides vers la violence et les trafics en tout genre. Heureusement, il y a toujours quelques personnes qui parviennent à échapper à la violence et la brutalité. J’ai beaucoup aimé ce polar et accompagner l’agent Kirby aux prises entre son présent et son passé.

Mon mari (Maud Ventura)

note: 5Une femme amoureuse ??? Nathalie biliothécaire - 17 novembre 2021

La narratrice a tout pour elle. Professeur d’anglais et traductrice, elle est mariée à un homme qui l’aime profondément et dont elle a eu deux enfants. Issue d’un milieu socialement bien moins favorisé que celui de son époux, elle s’est construite intellectuellement et joue de sa beauté pour être un atout et garder jalousement son mari. Elle aime ce dernier et attend en retour d’être aimé de lui. Alors, elle épie le moindre geste, regard, analyse la moindre parole dans lesquels elle pourrait trouver les premiers signes d’un affaiblissement du sentiment amoureux. J’ai adoré ce roman. Il y a de la tension dès le départ, si bien que vous finissez par penser que le mari tant aimé va mal finir avant la fin du roman. Trahison, mesquinerie, manipulation, bienvenue dans un couple qui ne fait pas rêver.

Oeuvre non trouvée

note: 3Valse à mille temps ! Nathalie biliothécaire - 17 novembre 2021

Le première rencontre entre Etienne et la narratrice a lieu dans la salle des mariages de leur commune. Ils ont 5 ans et sont là pour assister à un spectacle musical. Il lui dit qu’il l’aime, elle lui répond qu’elle, elle ne l’aime pas. La vie ne va cesser de les faire se recroiser faisant amèrement regretter à l’héroïne le refus de cet amour d’enfance. Lui, ne se souviendra jamais d’elle, elle ne pensera qu’à lui. Cet obsession pour Etienne lui fera d’ailleurs passer à côté de beaucoup de choses notamment d’elle-même et de sa propre vie qu’elle va consacrer à attendre un homme qui ne se souvient jamais d’elle.
Une fois encore j’ai pris plaisir à lire un roman de l’auteur. L’écriture est fluide, le style agréable mais comme le précédent, ce roman ne me parle pas.

La maison de Bretagne (Marie Sizun)

note: 45,0 sur 5 étoiles Retour en Bretagne ! Nathalie biliothécaire - 23 juin 2021

C’est par obligation que Claire se voit contrainte de retourner en Bretagne pour s’occuper de la maison familiale qu’elle possède. Habituellement, elle loue la maison située au bord de la mer aux touristes de passage. Suite aux remarques négatives de ces derniers concernant la vétusté de l’habitation et la détestation qu’elle éprouve pour cette maison, Claire a décidé de la vendre. Ainsi, c’est dans l’objectif de régler les détails de la vente qu’elle retourne sur les traces de son passé.. Pourtant une malheureuse rencontre va l’obliger à affronter son passé et le redécouvrir avec des yeux d’adulte.

La valse des tulipes (Ibon Martin Alvarez)

note: 4Un polar ibérique au coeur de la Biscaye Nathalie biliothécaire - 23 juin 2021

Une nouvelle unité vient d’être créée au sein de la police basque. Elle aura en charge la résolution de meurtres multiples. La responsabilité de cette unité est confiée à la jeune et expérimentée Ane Cestero qui devra composer avec des policiers venus de tout le Pays basque. Cette unité n’est pas le fruit du hasard. La paisible région d’Urdabai est en effet le théâtre de meurtres violents retransmis sur les réseaux. Dans un paysage extraordinaire, vous voici embarqué dans un polar que vous n’aurez pas envie de lâcher. Même si j’ai trouvé que les dialogues n’étaient pas les meilleurs, j’ai aimé l’histoire et la narration.

Les disparues du tableau (Daria Desombre)

note: 4Art et enquête Nathalie biliothécaire - 23 juin 2021

La précédente enquête a laissé la policière stagiaire Macha dans une détresse profonde. Persuadé qu’une nouvelle enquête la sortirait de sa dépression, son supérieur, Andreï lui propose de l’aider à trouver un assassin particulièrement pervers. En effet, des jeunes filles précédemment déclarées disparues sont retrouvées mortes chez elles. Entièrement nues, l’assassin, après les avoir étranglées avec un lacet de soie, les installe dans des positions très étranges. Cette position aurait-elle un lien avec le dessin d’Ingres qu’il dépose entre les mains des victimes ? Même si j’ai aimé l’intrigue et au final apprécié le roman, il m’a manqué un « je ne sais quoi » russe. Vous savez un mélange de rudesse, de fatalisme et d’amour inconditionnel à son pays car au final, il serait facile de déplacer toute l’histoire dans un autre pays en changeant simplement les noms et les lieux. Mais il n’empêche que vous passerez un agréable moment en lisant ce livre.

Ces orages-là (Sandrine Collette)

note: 5Traverser ces orages-là Nathalie biliothécaire - 23 juin 2021

Clémence a eu le courage de quitter Thomas ou plutôt, elle a profité de son absence pour fuir, échapper à une relation toxique, malsaine et folle. Pendant 3 ans, Clémence n’a été qu’un jouet entre les mains de cet homme qu’elle avait pris pour un prince charmant. Humiliation, insultes étaient son quotidien mais le pire se déroulait dans la forêt située à proximité de la maison familiale de Thomas. Clémence a trouvé refuge dans une petite maison qui ne ressemble à rien mais qui devrait lui permettre de calmer ses terreurs et ses angoisses. Dans une atmosphère angoissante, Sandrine Collette tisse la toile de son histoire. Tout en partageant l’enfer avec Clémence l’enfer de cette relation, on se surprend à espérer que Thomas ne réapparaisse pas. Roman noir très noir même à lire absolument.

Une enquête de Loveday & Ryder n° 2
Un pique-nique presque parfait (Faith Martin)

note: 4Une enquête qui garde son suspense jusqu’au dénouement ! Nathalie biliothécaire - 12 mars 2021

Le cadavre de Dereck Chadworth vient d’être découvert flottant sur la rivière tandis que la fête de fin d’année des étudiants d’Oxford se tenait non loin de là. Personne n’a vu le pauvre jeune homme se noyer. Il faut dire que certains étudiants étaient un peu éméchés et il y avait du monde pour cette fête lancée par Sa Seigneurie Jérémy Littlejohn, le fils du duc. Très logiquement, l’enquête conclut à un stupide mais banal accident. Mais...
Amateur de sensations fortes, de rebondissements, d’hémoglobine, passez votre chemin, ce livre n’est pas pour vous. Par contre si vous appréciez Patricia Wentworth et sa détective Miss Silver, il est fort probable que vous apprécierez ce duo. Mais ne vous détrompez-pas, ce roman est malgré tout agréable à lire.

Impact (Olivier Norek)

note: 5Ecolo thriller ! Nathalie biliothécaire - 12 mars 2021

Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques années déjà pour avertir la population des dangers d’une planète qui se meurt à cause de décisions politiques inconsidérées, d’intérêts économiques qui nuisent à la santé publique. Pour quel impact ? Aucun ne semble-t-il. Alors las d’attendre et en colère, le collectif Greenwar est passé à l’action. Sa méthode : faire payer les responsables et notamment les grands groupes industriels et financiers en enlevant leurs responsables et les cadres supérieurs.
Plus qu’un roman, Olivier Norek signe un manifeste environnemental fort. Plus qu’une enquête policière, il s’agit de dénoncer les décisions politiques et économiques absurdes, contradictoires qui ne vont pas dans le sens vers lequel elles devraient aller. Le mot Absurdistan prend tout son sens quand l’auteur étaye son roman de propos entendus et lus dans la presse. Il faut simplement espérer que ce roman aura un impact sur chacun de ses lecteurs. J’ai beaucoup aimé.

Une enquête de Sparks & Bainbridge n° 1
Le bureau du mariage idéal (Allison Montclair)

note: 5Quand la lune de miel est annulée... Nathalie biliothécaire - 12 mars 2021

La guerre n’a épargné ni les vies ni la ville, Londres n’est que ruine. C’est à l’occasion d’un mariage que Mrs Gwendolyne Brainbridge, jeune veuve aristocrate rencontre la fantasque Iris Sparks. La première est observatrice et fine psychologue, la seconde plus aventurière. Elles décident d’ouvrir ensemble une agence matrimoniale : le Bureau du mariage idéal.
Me voilà bien loin de mes goûts en matière de roman policier mais je voulais découvrir de nouveaux auteurs. Et c’est une agréable surprise. J’ai passé un délicieux moment à lire l’aventure de ce duo féminin dans un Londres d’après-guerre. Ces deux héroïnes m’en ont rappelé une autre, Miss Franny Fischer de l’auteure Kerry Greenwood.
Au programme : un meurtre, un soupçon de féminisme, un brin d’amour, une société qui s’accommode avec la morale. A découvrir.

Isola (Asa Avdic)

note: 5Captivant puzzle suedois ! Nathalie biliothécaire - 12 mars 2021

En 2037, l’Union Européenne n’existe plus et la Suède fait partie du Protectorat de Suède avec à sa tête un régime autoritaire et un Parti unique qui n’est pas sans rappeler certains régimes actuels ou d’autres plus anciens. Anna Francis est un bourreau de travail. Le gouvernement a déjà remarquée ses compétences notamment celles qu’elle a fourni sur un dossier difficile et qui l’a conduit en zone de conflit. Le gouvernement lui demande de l’aider au recrutement d’un nouvel agent à un poste à haute fonction classé secret-défense. Pour cela, elle doit accompagner sur une île isolée un groupe de 6 candidats qui ont postulé à ce poste.
Ce roman n’est pas sans rappeler la célèbre œuvre d’Agatha Christie Ils étaient dix. Mais là s’arrête la comparaison. Ouvrir ce roman c’est plonger dans un monde glaçant mais vous ne pourrez pas vous empêcher de tourner les pages. J’ai adoré.

Comme un empire dans un empire (Alice Zeniter)

note: 4 Intelligent et tendre Nathalie biliothécaire - 11 décembre 2020

L. est une jeune femme qui a trouvé un sens à sa vie dans l’engagement autour de la cause féminine mais de façon anonyme. Elle est hackeuse et n’hésite pas à révéler quelques scandales via internet, à mettre des bâtons dans les roues d’hommes qui installent des applications dans les téléphones de leurs femmes pour mieux les suivre et les battre à leur retour. Antoine a trouvé dans l’engagement politique un épanouissement personnel. Il est assistant parlementaire et ce travail lui prend tout son temps. Cela ne l’empêche pas de constater la montée de la défiance, de la violence à l’égard du politique d’une façon générale. C’est autour d’une question mêlant politique et numérique que les deux héros sont amenés à se rencontrer, à échanger. Un soir, L. réalise qu’elle n’est plus protégée par son anonymat, elle est menacée par quelque chose ou quelqu’un de plus grand et plus fort qu’elle.
Dans ce nouveau roman, Alice Zeniter se penche sur la question de l’engagement des jeunes générations, engagement qui peut prendre des formes multiples avec des implications personnelles qui révèlent l’essence de cette même génération.

Fille (Camille Laurens)

note: 5C’est quoi être une fille ? Nathalie biliothécaire - 11 décembre 2020

Lorsqu’elle accouche, la sage-femme annonce aux parents impatients : « c’est une fille ! ». Derrière ces quelques mots, on peut y entendre beaucoup de choses. Plutôt que de la joie, c’est la déception pour le couple Barraqué. Une fille, ils en ont déjà une, Claude. Le père espérait enfin un garçon avec tout ce que cela implique : la transmission du nom, la virilité, le pouvoir, la fierté paternelle, un avenir…Il va falloir faire contre fortune bon cœur. Au moment de la déclarer à l’état civil, le père ne se rappelle plus le prénom choisi, il hésite, elle s’appellera Laurence. Et c’est le roman de sa vie qui s’ouvre.
Roman vraiment très intéressant, toujours d’actualité sur ce que les femmes ont intériorisé et continuent parfois d’accepter et de dire sur ce qu’elles sont. Ce roman interroge également sur ce que le mot induit, ce à quoi il réfère. Parfois drôle sous le regard de Laurence enfant mais aussi grave. A découvrir.

Lumière d'été, puis vient la nuit (Jón Kalman Stefánsson)

note: 5Des vies de rien telles des aurores boréales Nathalie biliothécaire - 11 décembre 2020

Détrompez-vous si vous pensez qu’il ne se passe jamais rien dans ce village de 400 âmes. Evidemment la vie s’écoule à un autre rythme qu’à Reykjavik si bien que vous avez l’impression que vous êtes à une autre époque.
Mais non, vous êtes bien au XXIème siècle et les interrogations sur la vie, les désirs, sur la mort sont les mêmes qu’à la capitale ou peut-être même plus prégnantes car on a davantage conscience du temps qui passe. Si vous passez dans ce village, vous croiserez sans doute le chemin de l’Astronome qui un jour a décidé de toute abandonner pour les livres anciens en latin sur l’astronomie. Sans doute serez-vous happés par la beauté de quelques femmes qui font tourner la tête à plus d’un homme. Et si jamais vous avez besoin de matériel, allez à l’Entrepôt, David et Kjarten vous raconteront des histoires de fantômes.
Avec une douceur et une poésie incroyables, l’auteur dépeint la vie quotidienne de quelques habitants. Il semble se passer peu de choses mais humainement c’est le grand chambardement.

Le grand vertige (Pierre Ducrozet)

note: 4Le monde autrement Nathalie biliothécaire - 14 octobre 2020

Adam Thobias a longtemps été un professeur à Oxford où il surprenait par les thèses écologiques qu’il tenait. Désormais, il est une référence, surtout depuis qu’il a participé aux côtés d’Al Gore aux premiers projets de l’homme politique. C’est donc tout naturellement qu’un eurodéputé lui propose de diriger La Commission internationale sur le changement climatique. Il est l’homme de la situation, celui qui peut enfin faire évoluer, convaincre les gouvernements que l’on ne peut plus continuer comme cela.
Quel est donc le projet d’Adam Thobias ?
Divisé en 4 mouvements, le roman interpelle sur l’écologie et ce que l’on met derrière ce concept ou plutôt comment la politique s’empare d’un concept pour le détourner un peu mieux quand cela l’arrange. Ce roman questionne également individuellement sur nos comportements et notre hypocrisie.

Histoire du fils (Marie-Hélène Lafon)

note: 4Une fresque familiale en forme de puzzle Nathalie biliothécaire - 14 octobre 2020

Gabrielle est une jeune infirmière qui vient de prendre un poste dans un lycée auvergnat. Ce métier lui permet de vivre comme elle l’entend, sans contrainte familiale, sans devoir quoi que ce soit à personne et surtout pas à cette société du début du XXème siècle où la femme n’a sa place qu’à la maison. Au lycée, elle fait la connaissance d’un jeune lycéen fougueux, lui aussi épris de liberté, une liberté plus facile grâce à son appartenance à la haute bourgeoisie. Ils vont vivre cette relation honteuse et cachée durant plusieurs années. Gabrielle suivra Paul à Paris où un nouveau monde s’ouvrira à elle. Gabrielle tombera enceinte mais ne dira rien à Paul.
Marie-Hélène Lafon interroge l’identité de façon originale en plongeant son lecteur dans un autre siècle, un autre temps. Moins personnel que ses romans précédents, on ressent moins la fougue, « les tripes » de l’auteur. Il s’agit tout de même d’un très beau roman.

Le pays du commandeur (Ali al- Muqri)

note: 5A la fois drôle et cruel Nathalie biliothécaire - 30 juillet 2020

Ne cherchez pas l’Irassybie sur une carte du monde, le pays n’existe pas, pas sous ce nom en tout cas. Il est devenu Irassybie aux premiers jours de la Révolution mené par le Commandeur. Mais parce que ce dernier incarne l’essence du tout, Irassybie est devenu Le pays du Commandeur. Despote, le tyran aime que chacun vante ses nombreuses qualités à travers la presse officielle ou la télévision officielle. La population doit lui vouer un véritable culte, s’émerveiller devant l’intelligence de ses décisions. Et gare à celui qui le contrarie, sa lame est affutée et les prisons sont pleines. Un célèbre auteur égyptien désargenté mais réputé se voit convier au Pays du Commandeur pour écrire une énième biographie de l’homme...
Difficile de ne pas reconnaître la Lybie de l’exubérant et tyrannique Mouammar Kadhafi. Avec une pointe d’humour et de sarcasme, Ali Al-Muqri, dresse le portrait d’un despote mais surtout des proches terrorisés qui l’entourent.

Vik (Ragnar Jonasson)

note: 5Une enquête sur fond de mystère Nathalie biliothécaire - 30 juillet 2020

Vous souvenez-vous de ce jeune policier Ari Thor que j’avais découvert dans Snorj ? Et bien le revoilà dans une nouvelle enquête. Son ancien chef Thomas, désormais policier à Reykjavik, fait appel à ses services pour résoudre une enquête quelques jours avant Noël. Asta, une jeune femme est retrouvée morte au pied d’une falaise. Elle semble s’être suicidée. Cette enquête semble être une formalité mais le plus intriguant pour Ari Thor est le fait que 25 ans plus tôt, la mère puis la jeune sœur d’Asta ont trouvé la mort dans les mêmes circonstances et au même endroit.
Evidemment, comme pour Snorj, vous ne lâchez pas le livre. Une enquête bien ficelée, des personnages sordides et l’heure passe sans que vous ne vous en rendiez compte.

Snjor (Ragnar Jonasson)

note: 4Meurtre à l'islandaise Nathalie biliothécaire - 16 juin 2020

La petite ville de Siglufjördur a la particularité, outre d’être tranquille, de se situer le plus au nord de l’Islande. Pour y accéder, il faut emprunter un tunnel. Lorsque le temps se dégage ou qu’il ne neige pas, les habitants peuvent profiter du magnifique paysage que constitue le fjord dans lequel la ville se situe. Ari Thor, jeune diplômé de l’école de police, vient justement d’accepter un poste à Siglufjördur. Lorsqu’il prend son poste, il ressent très rapidement un sentiment de claustrophobie, il faut dire qu’il ne cesse de neiger et qu’il se sent un peu comme un étranger au sein de cette petite communauté. Lorsqu’un célèbre écrivain local, président de la société d’art dramatique est retrouvé mort au bas d’un escalier, il serait facile de conclure à l’accident. Mais qu’en est-il du corps de cette femme retrouvée à demi-nue dans la neige ? Ari Thor et le chef de la police vont devoir enquêter mais Ari Thor a un atout en main : il ne connaît personne et pose un regard neuf sur les habitants qui semblent avoir quelques squelettes dans leurs placards.
Je découvre cet auteur islandais et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
Certes, ce n’est pas un Mankell ou Arnaldur Indridason mais il est à découvrir.

Le rêve de l'okapi (Mariana Leky)

note: 5Un conte hors du temps Nathalie biliothécaire - 16 juin 2020

Dans cette petite communauté d’Allemagne, les habitants semblent vivre au ralenti, en dehors du temps ou alors un temps qui leur ai propre. Des personnages quelconques à priori comme vous et moi et pourtant chacun occupe une place particulière dans la société, chacun possède une richesse qui fait qu’elle est indispensable au bon fonctionnement de ce village. Mais faut-il encore que chacun en ait conscience. Ce roman est une ode à la joie de vivre, une fable sensible sur la nécessité à saisir les petits bonheurs qui viennent à nous, à laisser le monde entrer en nous.
A découvrir absolument.

Nos derniers festins (Chantal Pelletier)

note: 5Régime ! Nathalie biliothécaire - 28 mai 2020

Oubliez vos repères contemporains ! Nous sommes en 2044. Le combat contre l’obésité, le diabète, le cholestérol et les maladies cardio-vasculaires est à son paroxysme. D’ailleurs, chaque Français dispose d’un permis de table à points scrupuleusement contrôlé par des contrôleurs alimentaires procéduriers. Plus de points sur votre permis équivaut à plus aucuns soins médicaux. Adieu vacherin, glace, crème, gras… Un seul mot d’ordre : Ré-gime ! Voici un polar atypique. Très loin des critères habituels que l’on connaît. Burlesque, ironique mais l’histoire policière peine à émerger du contexte.

Les inconsolés (Minh Tran Huy)

note: 5Une héroïne entre deux mondes Nathalie biliothécaire - 26 mai 2020

Le château d’Etambel a abrité l’une des plus belles histoires d’amour, tragique mais magnifique. Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de sa splendeur passée mais qu’importe.
Encore un roman d’amour direz-vous !
Pas du tout ou du moins pas comme on l’entend habituellement. Il est davantage question de connaissance et de reconnaissance de soi, de la part de soi que l’on accepte ou pas de laisser de côté lorsqu’il s’agit d’aimer. Et puis, il y a aussi les autres, les proches, ceux qui restent lorsque l’amour n’est plus ou qu’on pense ne plus être.
Quel magnifique roman que celui-ci.
C’est une belle découverte en ce temps de confinement. L’écriture est belle et le roman interroge le lecteur.

Oeuvre non trouvée

note: 4Portrait, d'une femme libre Nathalie biliothécaire - 13 mai 2020

Lorsque son mari décède, Maggie se retrouve veuve à 26 ans. Elle entre au service de la famille Lyons-Thorpe avec beaucoup de réticence, elle, petite-fille et fille de femmes de caractère, suffragettes et féministes convaincues. Elle aurait tant aimé devenir médecin. La vie au château est loin de ses principes sociaux progressistes et égalitaires. Sa détermination, sa langue bien pendue la font remarquer auprès du maître des lieux, John Lyons-Thorpe qui voit en celle jeune domestique tout ce qu’il aimerait être : libre. Une liaison passionnée nait entre eux et à cause d’une promesse qu’elle ne peut pas tenir, Maggie s’enfuit et par pour l’Amérique où un nouveau destin l’attend. Entre 2 polars, voilà une lecture bien agréable. En incorrigible sentimentale que je suis, je me suis laissée embarquer par cette héroïne même si parfois les ficelles étaient un peu grosses.
J’ai particulièrement aimé l’ambiance à la Downton abbey dans laquelle le lecteur plonge au début du roman.

Dans son silence (Alex Michaelides)

note: 5Un thriller psychologique brillant Nathalie biliothécaire - 18 décembre 2019

Alice est artiste peintre. Gabriel, son mari, est un illustre photographe de mode. Ils ne sont rien l’un sans l’autre. Un soir, la police est appelée, des coups de feu ont été entendus au domicile du couple. A son arrivée, la police découvre le corps sans vie de Gabriel, Alice quant à elle est couverte de sang, l’arme du crime est tombée à ses pieds. En état de choc, elle ne peut plus parler, elle refuse même de se défendre et se retrouve internée dans un hôpital psychiatrique. Alice est un mystère. Tout le monde la croit coupable. Seul Théo Faber, psychothérapeute est convaincu qu’il peut la faire à nouveau parler et enfin découvrir ce qui s’est passé cette nuit-là. Il entame alors avec elle des séances avec plus ou moins de succès jusqu’à cette ultime séance où les pièces du puzzle s’emboitent.
Polar machiavélique où le lecteur tente, comme l’ensemble de l’équipe soignante de comprendre ce qui s’est réellement passé la nuit du meurtre.
Même si l’auteur distille quelques indices, préparez-vous ami lecteur à vous faire manipuler.

La télégraphiste de Chopin (Éric Faye)

note: 4Dans les brumes de Prague Nathalie biliothécaire - 18 décembre 2019

Voilà quelques temps qu’à l’ouest court le bruit qu’une femme, une simple cantinière scolaire, Véra Folkynova reçoit régulièrement la visite du célèbre compositeur franco-polonais, Frédéric Chopin. Lors de ses visites, il dicte à Véra de nouvelles compositions musicales. Supercherie ? Extraordinaire réalité médiumnique ?
Le responsable d’une célèbre chaine de télé confie un reportage à son journaliste qu’il considère le plus capable de découvrir la vérité, Ludovik Slany.
Roman plaisant à lire où le rationnel se heurte au fantastique, à l’incroyable, rationnel qui rassure dans un monde qui a perdu ses repères, qui s’est effondré peu de temps avant, lors de la Révolution de Velours.

Ceux qui partent (Jeanne Benameur)

note: 5 Vibrant hommage à ceux qui partent Nathalie biliothécaire - 18 décembre 2019

Parmi les passagers du bateau qui débarque à Ellis Island en cette année 1910 se trouvent tous ceux qui n’ont pas le choix de l’exil. Certains fuient la pauvreté, d’autres fuient les pogroms et premiers génocides. Tous espèrent une vie meilleure sur le nouveau continent. Donato Scarpa et sa fille Emilia dénotent parmi tous les miséreux. Ils ont encore ce que d’autres n’ont plus, un pays accueillant et de l’argent.
Que viennent-ils faire alors sur cette terre des possibles ? Que recherchent-ils ?
Dans ce nouveau roman, Jeanne Benameur pose la question de l’exil, des raisons qui poussent des gens à tout abandonner, à tout laisser derrière eux dans l’espoir d’une vie meilleure loin de sa mère patrie. Une terre natale qu’on ne reverra sans doute jamais. Tout ce qu’il reste à ses exilés c’est leur langue, et bien souvent à cela aussi ils doivent renoncer.

Cent millions d'années et un jour (Jean-Baptiste Andrea)

note: 4Délice et fascination Nathalie biliothécaire - 18 décembre 2019

Depuis qu’il est enfant, Stan cherche des fossiles. Le premier qu’il a trouvé était un trilobite. Le métier de paléontologue était une évidence pour lui. Ca l’était moins pour le Commandant, son père qui s’attendait à ce que son unique fils se comporte en homme. Alors qu’il est jeune professeur à l’université, il hérite d’un assistant, un étudiant italien, Umberto avec qui, il va nouer une solide amitié, la seule de toute sa vie. Un jour, il apprend par la bouche d’une petite fille du quartier que le concierge avait trouvé un os de dragon provenant d’un glacier entre la France et l’Italie. Il est convaincu que le concierge a trouvé le fossile d’un grand dinosaure, pourquoi pas un brontosaure. Il organise alors une expédition et convainc Umberto de l’accompagner. Pendant plus de 2 mois le groupe d’hommes va creuser la glace, chercher sous le regard de Gio, le guide qui connaît bien le langage de la montagne.
Ce roman est le récit de cette expédition, de la fouille du glacier à la recherche d’un rêve éveillé, celui de Stan. C’est aussi le récit de la vie de Stan aux côtés d’un père autoritaire et violent et d’une mère inoubliable.

Où bat le coeur du monde (Philippe Hayat)

note: 5Une ode au Jazz Nathalie biliothécaire - 12 novembre 2019

A plus de 90 ans, Darius Zaken est toujours habité par la musique. Pourtant, le concert à Paris sera son dernier, celui qui mettra fin à une vie entièrement consacrée au jazz. Lors de ce concert, il se souvient. Lorsque dans les années 30, à Tunis, Darius Zaken perd son père de façon violente, il ne comprend pas pourquoi tout cela arrive alors que la famille menait une vie tranquille au sein de la communauté juive. Meurtri, il en perdra sa voix et boitera. Sa mère, désormais seule pour l’élever, a de grandes ambitions pour lui. Darius, lui, vient de découvrir la musique et surtout la clarinette. En cachette de sa mère, il va prendre des cours et son professeur lui fait découvrir le jazz. C’est une révélation. Darius n’envisage plus sa vie sans le jazz. Il va lui falloir quitter Tunis pour New-York car c’est là-bas qu’il faut être.
Ce roman est une ode au jazz, à son histoire, à ceux qui l’ont marqué. Grâce à Darius, vous serez aux premières places pour rencontrer Dizzie Gillepsie, Charlie Parker, Aretha Franklin, ou encore Duke Jordan.

Des poignards dans les sourires (Cécile Cabanac)

note: 4 Une famille haïssable ? Nathalie biliothécaire - 22 octobre 2019

Catherine Renon vient de rentrer de week-end avec ses trois enfants mais à son retour son mari semble être parti. Aucune trace de lui, son armoire et ses tiroirs sont vides. Certes son couple était en crise mais elle n’imaginait pas qu’il parte sans un mot, notamment pour ses enfants. Au moins, elle n’aura plus à supporter son alcoolémie et ses crises de colère. Tant mieux, elle va pouvoir reprendre sa vie en main ainsi que l'entreprise qui n'est plus l'ombre de ce qu'elle était. L'absence du mari et l'attitude de Catherine étonnent. J’ai beaucoup aimé l’intrigue, les fils qui se tendent en direction des suspects potentiels, la complexité des relations familiales et les haines qui en résultent. J’ai peut-être été un peu déçue par la fin mais cela n’a pas empêché le plaisir que j’ai ressenti à lire ce roman.

Ce que savait la nuit (Arnaldur Indriðason)

note: 4Une nouvelle série, un nouvel enquêteur Nathalie biliothécaire - 22 octobre 2019

Le cadavre d’un homme disparu depuis 30 ans est découvert par des touristes allemands partis en randonnée. Il y a 30 ans, l’enquête sur la disparition d’un homme avait été confiée à Konrad, aujourd’hui policier à la retraite. L’enquête est relancée mais le seul suspect à l’époque est aujourd’hui mourant et il continue à clamer son innocence. Il en appelle d’ailleurs à Konrad pour qu’il l’innocente avant de mourir. Parallèlement, l’ancienne chef de Konrad lui demande d’enquêter à nouveau. Un soir, une femme frappe à la porte de Konrad, elle lui demande de trouver l’assassin de son frère qui a été renversé quelques mois auparavant. Elle est persuadée que c’était volontaire.
Y-a-t-il un lien entre les 2 enquêtes ? Si vous pensiez retrouver votre inspecteur fétiche Erlendur, vous allez être déçu mais rassurez-vous Konrad est à la hauteur. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman.

Grand National (Roland Buti)

note: 4Le mystère du palace... Nathalie biliothécaire - 1 octobre 2019

Carlo traverse une crise. Sa femme l’a quitté il y a 2 ans et il peine à retrouver une vie normale. Heureusement il a son employé. Force de la nature, ancien professeur de français au Kosovo, il s’est reconverti dans l’entretien des jardins lorsqu’il a compris que les mots ne suffisaient plus. Mais il vient de se faire agresser. Et pour finir, l’établissement de retraite qui héberge sa mère vient de lui signaler sa disparition. Il se lance à sa recherche et la retrouve dans un ancien palace,
le Grand National, palace qui fut important dans sa vie de jeune fille. Carlo va découvrir alors quelques moments de la vie de sa mère.
Il est dommage que ce fils n’aille pas au bout de sa relation avec sa mère. Qu’est-ce qui le retient ? Son employé parvient naturellement à tisser un lien et finalement son personnage semble bien plus abouti humainement.

Luca (Franck Thilliez)

note: 5un thriller haletant Nathalie biliothécaire - 16 juillet 2019

Luca âgé de quelques mois a disparu de la pouponnière où il attendait ses parents adoptifs. Histoire tragique mais banale. Banale vous dites ? Vous connaissez mal Thilliez et son univers. La banalité s’arrête là car l’adoption n’a rien de légale et Luca n’est pas un enfant comme les autres, il est celui à cause de qui tout arrive mais qui est aussi la solution pour certaines personnes mal intentionnées. De Luca il n’en est pas encore question quand le corps d’un homme retrouvé atrocement mutilé au fond des bois tandis qu’un autre meurt dans les bras d’un officier de police après lui avoir remis une enveloppe. Ce qui est étrange pour l’équipe de Sharko c’est la longueur d’avance qu’a toujours le meurtrier. Il anticipe, il sait déjà tout.
Pourquoi ? Comment ? Et c’est là que le lecteur plonge dans l’univers inquiétant du tout numérique, de l’avancée technologique dont nous dépendons, jusqu’à l’excès. Dans ce roman glaçant tant par ce qu’il dénonce que les personnages que nous rencontrons, Franck Thilliez parvient une fois encore à happer le lecteur.

De bonnes raisons de mourir (Morgan 1980-.... Audic)

note: 5Un livre intelligent, singulier et captivant Nathalie biliothécaire - 16 juillet 2019

Incroyable ! Malgré le taux encore élevé d’irradiation, les touristes, en soif de sensations fortes, n’hésitent plus à aller visiter la zone interdite de Tchernobyl. C’est d’ailleurs un de ces touristes qui a vu le corps d’un homme, suspendu à une façade. Etrangement, lorsque le corps est détaché, la police constate que les yeux ont été recousus et que la victime a été torturée. Une autopsie pourrait en apprendre plus mais aucun légiste ne désire la faire, le taux d’irradiation est trop élevé. Ce dont la police est certaine c’est l’identité de la victime, le fils d’un riche industriel russe. Le sort semble s’acharner sur cette famille car 30 ans plus tôt, alors que le réacteur nucléaire de Tchernobyl explosait, sa femme était assassinée avec l’une de ses amies. Qui en veut à cet homme ? Y-a-t-il seulement un lien entre les deux affaires ?
Morgan Audric nous offre un thriller palpitant avec de nombreux rebondissements. Le lecteur plonge dans une Ukraine rongée par la corruption et la violence, le conflit dans le Donbass n’est pas terminé. Au cœur du roman, vous serez interpellé par quelques questions écologiques qui font froid dans le dos. Il est certain que vous ne regarderez plus vos objets du quotidien de la même façon ! A lire absolument.

Les fils de la poussière (Arnaldur Indriðason)

note: 5Histoire sombre, ambiance glaçante Nathalie biliothécaire - 16 juillet 2019

Une nuit, une maison en bois est entièrement détruite par un incendie. Au petit matin, le corps du propriétaire, Halldor, est retrouvé attaché à une chaise. Qui en voulait à cet ancien instituteur récemment retraité ? Des anciens élèves ? La même nuit, un homme de 42 ans, Daniel se défenestre à l’hôpital psychiatrique où il était enfermé devant les yeux de son jeune frère Palmi. Y-a-t-il un lien entre ces deux morts ? Pour la police, si la mort de l’instituteur est d’origine criminelle, il en est tout autre pour celle de Daniel. Palmi va alors mener sa propre enquête pour comprendre ce qui a conduit son frère à se suicider. Durant son enquête, il découvre que depuis quelques temps Daniel tenait des propos incohérents, qu’il avait reçu la visite d’un vieil homme, un certain Halldor et ils avaient parlé ensemble de gélules d’huile de foie de morue. Palmi va rapidement croiser la route d’un certain Erlendur avec qui il va collaborer.
Excellent roman à l’écriture toujours aussi parfaite et au scénario maîtrisé.

Oeuvre non trouvée

note: 4A découvrir Nathalie biliothécaire - 27 juin 2019

Un groupe d’amis russes se retrouve pour passer une semaine dans un hôtel privatisé en Pologne par l’un d’eux. Un hôtel idéalement placé où ils vont pouvoir se retrouver et réfléchir sur les projets qu’ils ont en commun. Ils sont riches, parvenus et mal élevés. 4 hommes et 5 femmes. Si à l’arrivée, le paysage spectaculaire laisse sans voix les amis, la tempête qui arrive les fait déchanter : l’hôtel est coupé du monde, sans compter que Sonia l’une des invitée est introuvable. Lorsque le lendemain son corps est retrouvé, tous savent que le meurtrier est parmi eux ! L’ami de toujours est-il bien celui qu’il prétend être ? Un roman palpitant, très bien écrit.
L’auteur parvient parfaitement à traduire l’isolement des 9 amis. Plus qu’un roman policier il interroge aussi sur les relations russo-polonaises. A découvrir.

Une femme en contre-jour (Gaëlle Josse)

note: 5A la recherche de Vivian Maier Nathalie biliothécaire - 27 juin 2019

Qui était Vivian Maier, cette photographe de rue américaine inconnue de tous et morte dans le plus grand dénuement ? Dans son dernier roman, Gaëlle Josse s’est penchée sur la légende Vivian Maier et tout le mystère qui l’entoure. Cette légende est née lorsqu’à sa mort des milliers de négatifs photographiques ont été découverts, oubliés dans des cartons. Les négatifs vont révéler des portraits surtout, des portraits de petites gens, d’exclus, des portraits où le regard en dit long sur l’histoire des gens. Plus qu’une passion, la photographie fut pour Vivian Maier une obsession, quelque chose de vital. Alors, chaque jour, elle a arpenté les rues accompagnée d’enfants qu’elle gardait, car elle était aussi nounou. Etrangement, elle ne développa que très peu de photos. Pourquoi ? Il est certain qu’elle aurait connu la gloire si… Avec délicatesse, l’auteure tente de faire un portrait tout en nuance de cette artiste qu’elle qualifie de l’effacement.
Avec toute la finesse et la pudeur qu’on lui connait, l’auteure va combler les blancs de la vie de cette femme. Mais à la fin il subsiste toujours le mystère Vivian Maier et c’est mieux ainsi.

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu (Zora Neale Hurston)

note: 5Percutant Nathalie biliothécaire - 14 février 2019

Rien ni personne n’aurait pu imaginer la vie de Janie Mae Crawford, superbe métis à la chevelure magnifique. Sa grand-mère qui est née au temps de l’esclavage a toujours souhaité que sa petite-fille s’élève socialement ; alors elle la convainc de se marier à un vieil homme de plus de 40 ans son aîné. Mais Janie rêve d’amour, d’indépendance. Elle s’enfuit avec un autre homme, Joe. Lorsqu’ils arrivent à Eatonville, il n’y a rien. Juste des noirs. Grâce à sa malice, son ambition et son argent, Joe va construire une ville et en devenir maire. Il attend alors beaucoup de Janie mais surtout qu’elle reste à sa place, ne fréquente que des gens importants, ne se mêle pas à la vie et aux conversations des habitants. Alors Janie fait bonne figure, elle rentre en dedans d’elle comme elle dit. A la mort de Joe, elle continue comme si jusqu’à l’arrivée de Tea Cake, plus jeune qu’elle mais qui va l’ouvrir à la vie. Grâce à lui, elle va enfin se réaliser en tant que femme et vivre comme elle l’entend.
C’est un livre immense sur le monde des noirs qui apprennent la liberté, sans qu’on ne leur ait enlevé les menottes de l’esclavage. Rien que pour ça, il faut le lire.
L’écriture peut au départ être un frein mais après quelques pages on se laisse embarquer par cette façon de parler.

Un monde à portée de main (Maylis de Kerangal)

note: 5Un superbe roman Nathalie biliothécaire - 14 février 2019

Paula Karst, après avoir suivi partiellement des études sans jamais aller jusqu’au bout, décide de suivre des cours de peinture en décor à la prestigieuse école, rue du Métal à Bruxelles. Elle va apprendre à copier, ou plutôt à faire du trompe l’œil. Elle fait la connaissance là-bas de Jonas au talent incroyable avec qui elle va partager un appartement. Elle rencontre aussi l’Ecossaise Kate. Une fois les études terminées, ces 3 ne se perdent pas de vue. Dans ce dur apprentissage, Paula va apprendre à s’ouvrir au monde, à la matière pour la comprendre et la recréer. Le trompe l’œil ne se copie pas, il se comprend. Tout semble être un trompe l’œil dans la vie de Paula, jusqu’à la découverte finale, sa révélation : son amour pour Jonas.
Maylis de Kerangal peint une véritable fresque à travers un voyage dans le temps !
Lire, c'est avoir le monde à portée de main !

Le coeur converti (Stefan Hertmans)

note: 5Roman passionnant Nathalie biliothécaire - 29 novembre 2018

Vigdis est la fille d’un riche seigneur normand. Elle est naturellement promise à un autre seigneur. Mais lors de l’une de ses promenades, elle croise le regard d’un jeune homme, David, un étudiant juif. Leur union est impossible car Vigdis est catholique. Pour s’aimer, ils n’ont d’autres choix que de s’enfuir. Leur périple à travers les routes les mèneront jusqu’à Narbonne puis dans un petit village, Monieux. Nulle part en Europe, les Juifs ne sont en sécurité. C’est le temps de pogroms, on reproche aux juifs d’apporter le malheur. Monieux n’échappera pas à la règle. Vigdis, devenue Hamoutal reprendra la route seule à la recherche de ses enfants. Ses pas la mèneront jusqu’au Caire. C’est dans cette ville, que l’auteur va découvrir l’existence de cette femme et c’est son histoire que vous allez découvrir.
Roman passionnant où le lecteur chemine sur les pas d’une femme dans une époque dangereuse mais où l’Histoire prend forme.

La chance de leur vie (Agnès Desarthe)

note: 4Une réflexion ironique sur le couple Nathalie biliothécaire - 23 octobre 2018

Sylvie est mariée à Hector depuis plus de 40 ans. Ils ont eu un fils sur le tard Lester, après avoir perdu une petite fille. Hector vient d’être nommé à l’université de Caroline du Nord. Cette nomination tombe à point nommé pour lui qui commençait à s’ennuyait dans sa vie, dans son couple. Pourtant, il n ‘a jamais songé à quitter Sylvie. Il l’aime trop, il aime sa différence, sa façon d’être. Cela ne l’empêchera pas d’avoir des relations extra-conjugales assez rapidement avec ses collègues enseignantes. Sylvie l’apprendra, mais cela ne l’affectera pas. Elle sait qu’elle n’est rien d’autre que la femme d’Hector, elle connaît tout de lui et en cela elle a un certain pouvoir sur lui et sur ses maîtresses. Elle s’adapte. Lester quant à lui, s’est mis en tête de protéger ses parents de tout ce qui peut arriver et il fonde un groupe d’éclopés de la vie comme lui. Ensemble, ils trouvent la force d’être eux-mêmes et de ne plus voir dans le regard des autres la moquerie et le mépris. Lester va devenir leur gourou. J’ai aimé ce roman mais je ne pourrais pas vous dire pourquoi. Dès que je posais le livre une irrépressible envie de m’asseoir et de continuer ma lecture me prenait. Il y a certainement un message derrière le dernier roman de l’auteur mais je ne sais pas encore lequel.

Fracking (François Roux)

note: 2Petite déception Nathalie biliothécaire - 3 octobre 2018

Dans ce roman, François Roux fait le portrait de cette Amérique qui se prépare à
voter Trump, non pas pour ses idées mais plutôt pour montrer son mécontentement,
convaincue qu’il ne passera pas. Un portrait d’hommes et de femmes qui se
débattent pour vivre dignement et qui sont écrasés par le roi dollar. J’ai regretté que
l’auteur reste si superficiellement sur cette problématique.

La toile du monde (Antonin Varenne)

note: 3 Roman agréable à lire Nathalie biliothécaire - 3 octobre 2018

Aileen Bowman, 35 ans, est une journaliste franco-américaine au caractère indépendant, affirmé et passionné. A l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900, elle part à Paris pour couvrir les différents événements qui auront lieu. C’est un choc culturel pour cette femme mais aussi pour ceux qui croiseront cette femme toujours vêtue de pantalon et bottes, tenue alors interdite en France pour les femmes. Aileen fait des rencontres étonnantes dans la capitale, d’autres femmes qu’elle, rêvent aussi de davantage de liberté et de responsabilité. L’Exposition universelle n’est pas la seule raison de sa venue à Paris, Aileen est aussi à la recherche de ses racines. C’est un roman agréable à lire, on découvre un Paris fébrile, agité par l’événement qu’est l’exposition universelle. Malheureusement, l’histoire d’Aileen m’a paru sans intérêt.

Swing time (Zadie Smith)

note: 1Long et ennuyeux Nathalie biliothécaire - 3 octobre 2018

Ce roman est le récit à la première personne d’une amitié entre deux petites filles métisses d’un quartier populaire de Londres. L’une d’elle se prénomme Tracy, l’autre est la narratrice dont on ne connaitra pas le nom. Elles ont une passion commune : la danse. Des deux, Tracey est la plus douée. Qu’importe, leurs mères respectives ont de grands projets pour elles. Si la mère de Tracey encourage sa fille dans la direction artistique, la mère de la narratrice considère que la danse est un passe-temps et qu’en tant que future femme, elle doit jouer un rôle dans la société. Le chemin des deux amies, au fil de temps, va se séparer. Et ne ressemblera en rien à ce qu’elles avaient imaginé. La narratrice arrivera-t-elle à
trouver une place pour enfin vivre sa vie ?

Je n’ai pas du tout aimé ce roman, long, ennuyeux mais heureusement bien écrit.

Parce que je déteste la Corée (Kang-myoung Chang)

note: 4La Corée du Sud, est-ce vraiment l’enfer ? 
 Nathalie biliothécaire - 10 avril 2018

Kyeno est une jeune femme de 27 ans. Elle travaille dans un service de veille de cartes de crédit. Ce travail n’a rien d’exaltant. D’ailleurs sa vie n’a rien d’exaltant. Elle rêve d’émigrer en Australie. Pourquoi l’Australie ? Parce que c’est le pays occidental le plus proche. Elle déteste son pays car elle n’y a pas sa place. Elle ne sort pas d’une grande université, ses parents sont pauvres. Elle sait qu’elle n’a aucun avenir, du moins que cet avenir ne correspond pas aux normes de la société sud-coréenne. Dans ce court roman, nous découvrons une société sud-coréenne loin des idées que l’on peut se faire. Il n’est là pas question de société où la technologie est reine, où chaque individu marche dans la même direction.
Au contraire, il parle des individus qui ne se retrouvent pas dans cette société très hiérarchisée et qui préfèrent partir.

Bakhita (Véronique Olmi)

note: 1A découvrir absolument Nathalie biliothécaire - 29 novembre 2017

On l’appelle Bakhita, mais elle ne se souvient plus du prénom que sa mère lui a donné. Enlevée à sa famille alors qu’elle n’est qu’une enfant, elle rejoint les longues caravanes d’esclaves qui se dirigent vers l’Afrique du Nord. De maître en maître, Bakhita « la chanceuse » va apprendre à plier, à s’adapter sans toujours comprendre ce que l’on attend d’elle. Car elle doit survivre, coûte que coûte, elle doit essayer de se rappeler qui elle est, d’où elle vient et à quoi ressemble sa mère. Un homme, riche consul, voudra lui rendre sa dignité. Mais est-ce vraiment la dignité que chaque être humain est en droit d’attendre ? Ce roman, d’après la véritable histoire d’une femme, fait découvrir une autre histoire de l’esclavage, celui mis en place par les commerçants musulmans dans toute l’Afrique de l’Est.
Ce roman est d’une grande intensité et d’une grande humanité. A découvrir absolument.

La chambre des époux (Éric Reinhardt)

note: 1Un bel exercice d'écriture, mais... Nathalie biliothécaire - 29 novembre 2017

La chambre des époux est la pièce où chaque soir, Margot, atteinte d’un cancer du sein écoute son mari lui lire les pages qu’il a écrites dans la journée pour son prochain roman. Car le contrat est celui-là : Margot s’engage à guérir, l’auteur s’engage à terminer son roman. Le miracle a lieu. Margot guérit et le roman est un véritable succès. La vie reprend son cours même si la maladie a profondément transformé Margot. A l’occasion d’une rencontre avec les lecteurs dans le cadre des Assises du roman où il doit intervenir sur le roman puzzle, l’auteur fait la connaissance de Marie, autre rescapée du cancer et il est ébloui par la vie qu’elle dégage, qu’elle incarne. Il tombe sous le charme... Ce roman est un bel exercice d’écriture pourtant cette histoire ne m’a pas touchée.

Le jour d'avant (Sorj Chalandon)

note: 1L’écriture de Chalandon est comme toujours percutante Nathalie biliothécaire - 12 octobre 2017

Le 27 décembre 1974, la mine de Saint-Amé Lievin tuait 42 de ses mineurs. Parmi les morts, Joseph Flavent, fils de paysan et grand frère adoré de Michel. Devenu un jeune homme, Michel fuit la région, il ne veut pas « être dévoré » par la mine qui lui a pris son frère mais aussi son père et sa mère dévorés eux par le chagrin...Lire un roman de Sorj Chalandon n’est jamais décevant. Tout en abordant l’univers d’une époque et d’une économie qui se meurt, il n’en oublie pas de parler de l’humain, de sa faiblesse et de la culpabilité.

Oeuvre non trouvée

note: 54 quatre voix magnifiques ! Nathalie biliothécaire - 9 mai 2017

Ce sont 4 voix de femmes que l’on entend dans ce nouveau roman de l’auteur Léonora Miano. 4 voix de femmes qui s’adressent à un seul et même homme, Dio. Chacune de ces 4 femmes a ou a eu une relation particulière avec lui. La première, Madame, est sa mère. Issue de la bourgeoisie, elle veille à ce que la tradition, le respect des conventions sociales soit maintenu, même si cela doit lui coûter physiquement et moralement. La 2nde, Amandla, est son ancienne amante, amante qu’il a quittée refusant l’engagement malgré l’amour qu’il lui portait. La 3ème, Ixora, est celle qu’il veut épouser même s’il ne l’aime pas. Et la dernière est sa sœur, qui a fui son pays natal pour aller vivre en Europe. Chacune de ces femmes détient une pièce du puzzle pour reconstituer l’histoire que l’auteure nous raconte. Peu à peu, le personnage de Dio s’éfface au profit de ce que nous raconte ces femmes, sur leur histoire, leurs amours, les contraintes imposées par la société.
Ce roman est surtout le roman sur comment on devient femme, comment l’on se construit en tant que femme.

Mourir est un enchantement (Yasmine Chami-Kettani)

note: 5Un court roman d'une richesse incroyable ! Nathalie biliothécaire - 9 mai 2017

Sara, la quarantaine, est assise sur son canapé entourée de ses 2 adolescents de fils. A ses pieds un sac rempli de photos familiales en désordre. Il y a dans ce sace tous ses souvenirs. Elle pioche au hasard une photo après l’autre et se remémore son histoire mais aussi celle de sa famille. Le hasard fait que sur ces photos on y croise Sara enfant avec ses cousins et cousines, on y croise ses grands-parents qui viennent juste de se marier…Cette rencontre avec son passé est d’autant plus importante pour Sara car elle est atteinte d’un cancer et qu’elle ne sait pas si elle vivra. Elle transmet tout cet héritage à ses deux fils. Cet héritage ce n’est pas simplement le sien c’est aussi celui du Maroc car en filigrane, sur chaque photo, c’est bien l’histoire nationale qui transparait : son grand-père algérien qui a participé aux premiers mouvements d’indépendance, qui a épousé une Française et a fui vers le Maroc, sa famille aristocrate qui a de grands projets pour le Maroc nouvellement indépendant, puis arrive le temps des désillusions avec Hassan II … Ce court roman est d’une richesse incroyable. L’auteure a réussi en une centaine de pages à restituer toute une histoire familiale emplie d’amour, de respect, d’humanité malgré un contexte politique de plus en plus pesant.

Les étoiles de Sidi Moumen (Mahi Binebine)

note: 5Et si la littérature pouvait enfin quelque chose ! Nathalie biliothécaire - 9 mai 2017

ls sont une dizaine d’enfants à vivre et grandir dans l’un des quartiers les plus pauvres de Casablanca, Sidi Moumen. Ce quartier n’est pas connu pour sa décharge à ciel ouvert mais plutôt pour être le quartier d’origine de ces enfants devenus jeunes hommes qui commirent l’attentat du 16 mai 2003 dans un hôtel de Casablanca. Dans le roman, ils s’appellent Yachine, Hamid, Nabil ou encore Fouad. Ils sont les étoiles de Sidi Moumen lorsqu’ils jouent au foot ou tout simplement lorsqu’ils vivent leur vie d’enfants, symbole d’espoir, d’avenir. Malgré la pauvreté, la violence de leur quotidien, ils s’entraident et forment une famille. Aussi, lorsqu’à l’adolescence, un recruteur pour le djihad « déguisé » en sauveur d’étoiles, Abou Zoubeïr arrive à Sidi Moumen, c’est tous ensemble qu’ils décident de le suivre. L’auteur raconte une histoire ô combien d’actualité qui conduisit des adolescents à la mort au nom d’un dieu.
Les Sidi Moumen sont aujourd’hui de partout tout comme les Abou Zoubeïr. Et si la littérature pouvait enfin quelque chose !

Fractures (Franck Thilliez)

note: 5Un thriller passionnant que l’on ne lâche pas Nathalie biliothécaire - 23 mars 2017

Alice Dehaene est une jeune fille de 25 ans qui souffre de problèmes psychologiques. Consciente de ses troubles, elle suit, depuis un an, une thérapie auprès du Dr Luc Graham. Ce dernier semble être sur la bonne voie pour trouver ce qui perturbe Alice. Malheureusement, lors de la séance, la vue de certaines images violentes provoque chez la patiente un tel bouleversement qu’elle s’enfuit. Le choc va d’ailleurs être si violent qu’Alice va oublier ce qu’elle a fait durant les 48 heures qui ont suivi la séance. Etrangement, c’est durant ce même laps de temps que son père va tenter de se suicider, qu’un homme catatonique va être retrouvé enveloppé dans une couverture sur laquelle se trouve du sang d’Alice, quelques morts s’accumulent…
Y-a-t ’-il un lien entre ces événements et Alice ?
Un thriller passionnant que l’on ne lâche pas et qui révèle un auteur à l’imagination débordante.

Biographies non autorisées (Jacques André Bertrand)

note: 4Un auteur à découvrir Nathalie biliothécaire - 12 janvier 2017

Dans ce roman, l’auteur présente 19 biographies qui n’engagent que lui mais qui toutes interrogent, donnent à réfléchir sur le sujet dont il s’agit. Ces biographies ne sont pas forcément faites de chair et d’os mais plutôt des êtres mythologiques, des concepts philosophiques, des choses scientifiques…
Aucun lien entre toutes ces biographies si ce n’est l’auteur qui bouscule son lecteur, qui s’interroge sur notre monde contemporain. Et toujours le ton est drôle, impertinent, comme s’il était plus facile d’utiliser l’humour pour parler de choses graves. J’ai découvert cet auteur et j’ai beaucoup aimé.

Un pied au paradis (Ron Rash)

note: 5Passionnant ! Nathalie biliothécaire - 12 janvier 2017

Dans le comté rural d'Oconee, la sècheresse est à son comble. Les cultures meurent du manque d'eau mais dans cette partie de l'Amérique, cela semble sans importance car toutes ces terres vont disparaître sous peu. La compagnie d'électricité les a rachetées pour créer une retenue d'eau. Ne serait-ce pas le lieu idéal pour commettre un meurtre ? Justement, en entendant le coup de feu et en ne voyant pas son fils revenir, la mère de Holland Winchester est certaine qu'il vient d'être assassiné par le voisin, Billy Holcombe. Pourquoi ? Parce que celui-ci avait la fâcheuse tendance de tourner autour de sa femme. Nous voilà avec un meurtre, le mobile du meurtre, le nom de l'assassin mais il manque le corps. Tour à tour, les 5 personnages de ce roman vont donner leur version des faits, au lecteur d'imaginer où le corps est caché. Le roman est passionnant. L'auteur nous plonge dans un monde violent où les problèmes ont tendance à se régler avec des coups de poing ou de fusil.

A vol d'oiseau (Craig Johnson)

note: 5Dépaysant ! Nathalie biliothécaire - 5 juillet 2016

Le shérif Walt Longmire a la lourde tâche avec son ami Henri Standing Bears d’organiser le mariage de sa fille qui doit avoir lieu dans quelques jours. Alors qu’ils cherchent le lieu qui convient le mieux pour le mariage, les deux hommes assistent à la chute du haut d’une falaise d’une jeune Amérindienne. Ils ne peuvent malheureusement rien faire pour elle mais, non loin d’elle, ils retrouvent un bébé qui lui a survécu. Etant sur la réserve indienne, le shérif ne peut rien faire. L’affaire est confiée à la nouvelle chef de la police indienne, Lolo Long, qui vient de rentrer d’Irak et dont les méthodes sont davantage proches du cow-boy que du représentant de la loi. Très vite, dans l’enquête, la chef Long et Longmire comprennent qu’il s’agit d’un meurtre et non pas d’un suicide. Surtout lorsque le principal suspect est retrouvé mort. L’enquête s’avère difficile car, le FBI débarquant fournit des preuves peu fiables et étranges aux yeux de Walt Longmire. Pourquoi ?
Quel est l’intérêt du FBI ? L’enquête est rendue également difficile par l’arrivée de la mariée et de sa belle-mère. Humour et aventure caractérisent ce roman.

Oeuvre non trouvée

note: 5Une vie sans sucre !!! Nathalie biliothécaire - 5 juillet 2016

Très étrangement ce livre s’adresse uniquement à la gente féminine. Malgré cet aveu de sexisme, c’est avec beaucoup de motivation que j’ai lu ce guide fort sympathique, très illustré et très agréable à lire. Une première partie est consacrée au sucre et ses déclinaisons mais également aux aliments dans lesquels vous le retrouvez sans en avoir forcément conscience. La seconde partie vous donne des recettes pour appliquer les principes de la partie précédente. J’ai appris beaucoup de choses. Il faut préciser que j’étais un peu néophyte en matière de sucre si ce n’est qu’il fait grossir…. (Et pourtant c’est tellement bon). A cette dernière remarque vous comprendrez que ma motivation s’est quelque peu essoufflée au fil des pages, notamment lorsque j’ai découvert les plats qui composaient la semaine spéciale « désintoxication ». Malgré tout, j’ai décidé d’appliquer quelques préceptes.

Le lagon noir (Arnaldur Indriðason)

note: 4Mystère en Islande Nathalie biliothécaire - 26 mai 2016

Cela fait 2 ans que le jeune officier Erlendur est entré à la brigade criminelle. Il est sous les ordres de Marion Briem qui apprécie chez lui sa discrétion, sa ténacité, son empathie pour les victimes et leurs familles. Dans cette nouvelle enquête, Marion et Erlendur vont devoir élucider le meurtre d’un homme retrouvé mort dans un lagon situé près d’une usine. Il n’est pas mort noyé mais l’état de son corps laisse à penser qu’il est tombé d’une hauteur phénoménale. Les 2 policiers vont mener l’enquête avec l’aide non officielle de la police militaire. Très vite ils vont trouver l’endroit d’où Kristvin a été tué. Cet endroit abrite des avions très particuliers. Aurait-il découvert quelque chose de secret ? L’armée aurait-elle fait taire l’islandais trop curieux ? Autant de questions auxquelles ils vont devoir répondre. On a toujours autant de plaisir à lire un roman de l’auteur islandais même si le personnage cabossé d’Erlendur nous manque un peu. On retrouve en tout cas son obsession pour les personnes disparues mystérieusement mais ce roman est également l’occasion de revenir sur les tensions qui existent au sein de la société à propos de la présence américaine sur le territoire islandais.

Tout dort paisiblement, sauf l'amour (Claude Pujade-Renaud)

note: 5Emouvant ! Nathalie biliothécaire - 26 mai 2016

Regine Olsen a été fiancée pendant un an à Soren Kierkegaard. Lorsqu’il a rompu les fiançailles, elle était dévastée. Elle a épousé quelques années plus tard Frederik Schlegel, son précepteur à peine plus âgé qu’elle. Regine vit dans les Antilles danoises lorsqu’elle apprend la mort de son amour de jeunesse, Soren Kierkegaard. Elle ne l’a jamais oublié mais ce décès va être l’occasion de revenir sur ces années où elle l’a fréquenté, où elle a essayé de comprendre pourquoi il avait rompu leurs fiançailles. Son histoire familiale n’était pas étrangère à cette décision mais cela elle ne l’avait pas compris. Elle va également relire, avec un autre regard, ses œuvres et tenter comprendre sa décision. Lorsqu’elle revient à Copenhague avec son mari, elle retrouve les traces de son passé. Ce roman permet au fil des pages de cerner la personnalité complexe du philosophe danois.
Émouvant, notamment lorsque Regine songe à certains moments de son existence, ce roman met à nouveau en page des amours malheureuses.

La saison des mangues (Cécile Huguenin)

note: 5Magnifique roman ! Nathalie biliothécaire - 12 mai 2016

L’histoire de 3 femmes, 3 générations, 3 continents.
Radhika, magnifique indienne, a été mariée par son père à un major anglais qui la ramène en Angleterre au moment de la décolonisation. Dans le domaine de son mari, elle n’est pas accueillie, désirée mais elle y découvre la lecture par le biais de sa fille Anita et de l’immense bibliothèque de son époux. Ce dernier jaloux, l’empêchera d’y retourner. Il n’y a qu’une issue pour la belle Radhika, tuer son mari, pour qui elle est davantage un trophée, et partir. A la mort de celui-ci, elle quitte l’Angleterre pour retrouver son pays natal. Dans l’avion qui la ramène en Inde, elle fait la connaissance d’un jeune homme François. Anita et François tombent amoureux. François est épris de l’Inde, tellement épris qu’il en devient fou. Il se prend pour une sorte de chamane. A la mort de Radhika, et devant l’instabilité de François, François et Anita retournent en France. C’est un nouveau dépaysement pour Anita qui peine à retrouver sa culture si ce n’est chez ce marchand d’épices. Alors dans son appartement, elle sème quelques brins d’Inde, comme cet arbre peint dans sa cuisine, un arbre à vœux. De cette union naît Mira qui se fera appeler « Mari sans e » car elle peine à trouver sa propre culture. Alors elle va s’éprendre de l’Afrique au dépend de sa vie. Anita va attendre patiemment le retour de sa fille même si elle a conscience qu’elle ne reviendra pas et le retour de son mari, interné à Sainte-Anne. Une fois encore, les éditions Héloïse d’Ormesson offre une belle découverte pour qui lira ce magnifique roman. Une belle écriture, une histoire émouvante qui entraîne le lecteur sur plusieurs continents.

Oeuvre non trouvée

note: 5Captivant Nathalie biliothécaire - 14 avril 2016

Au Botswana, Amantle travaille dans un dispensaire pour son service national. A son arrivée, elle s’imaginait secourir la population. On lui confie simplement le rangement d’une des salles abandonnées. Tâche ingrate mais qui va faire ressurgir le passé lorsqu’en rangeant elle découvre des vêtements d’enfant ensanglantés. Le village plonge 15 ans en arrière, lorsqu’une petite fille de 10 ans a disparu, mangée par les lions selon la version officielle. Tous les habitants le savent, les lions n’ont rien à voir dans cette disparition. Il s’agit de sorcellerie. Amantle et une amie juriste vont dénouer les fils de l’enquête et remonter le temps. Il faut faire vite et discrètement : les preuves ont tendance à disparaître et les personnes susceptibles de les aider sont muettes ou mutées à d’autres postes.
Ce roman est passionnant. Il montre un pays qui malgré sa marche vers la modernité, n’en a pas fini avec les superstitions et la sorcellerie. Il est aussi le livre qui dénonce l’état de la justice au Botswana.

Oeuvre non trouvée

note: 5Tout simplement passionnant Nathalie biliothécaire - 14 avril 2016

C’est au début du XIIIème siècle qu’est fondée l’abbaye Port-Royal des Champs. A sa création, l’abbaye n’est pas l’abbaye puissante qu’elle deviendra au XVIIème siècle sous l’impulsion de la prieure Catherine Arnauld. Claude Pujade-Renaud s’est intéressée à ce moment précis où l’abbaye connaît un plein essor jusqu’au moment où elle sera détruite à cause du soutien des sœurs pour les idées jansénistes. Grâce à ce roman, le lecteur plonge dans le siècle de l’absolutisme de Louis XIV. La religion n’est pas que l’affaire de Dieu mais elle est surtout la cause d’enjeux politiques où des proches du roi jouent un rôle prépondérant.
Ce roman est tout simplement passionnant. Tour à tour, les femmes qui ont fait Port-Royal prennent la parole, mais aussi des femmes qui ont séjourné à Port-Royal et pour qui l’enseignement donné par les religieuses était primordial. L’antagonisme jésuites / jansénistes est la toile de fond de tout ce roman.

Journal d'un prisonnier de guerre (Shōhei Ōoka)

note: 5Journal d'un prisonnier de guerre Nathalie biliothécaire - 31 mars 2016

L'armée japonaise est déjà en pleine déroute lorsque Tamura, après une rapide formation, est envoyé sur le front dans les Philippines. Parce qu'il a attrapé la tuberculose, il est envoyé à l'hôpital qui ne l'accepte que parce qu'il a des vivres sur lui et qu'il peut les partager avec le reste des malades. Lorsque les vivres sont épuisés, il est chassé comme tous les autres malades qui peuvent à peu près se déplacer. Son unité ne veut plus de lui, il est malade. Il est donc obligé de rester devant l'hôpital puis de errer sur les chemins lorsque ce dernier est pilonné par les avions américains. Tout le long du chemin, il aperçoit des feux, symboles de la présence philippine mais aussi des soldats américains. Dans son errance, il croise d'autres soldats japonais, affamé, réduit à rien, sans espoir. Le but de chacun est de rejoindre Palompon, le lieu où sont rassemblées tout ce qui reste de l'armée japonaise.
Tamura n'est pas un soldat comme les autres, il pense, il réfléchit, il se questionne sur l'utilité de la guerre, sur l'humanité ou sur ce qui reste de l'humain quand il doit vivre dans les pires conditions.

Deep winter (Samuel W. Gailey)

note: 3Deep winter Nathalie biliothécaire - 23 mars 2016

Danny est un grand gaillard de 40 ans devenu simplet à la suite d’un accident qui l’a plongé dans le coma. Désormais, il s’occupe de la laverie automatique de Mr Bennet dans la petite ville de Wyalusing en Pennsylvanie. Sa vie se résume à son travail, sculpter des petits animaux, rendre service aux gens qui ont un peu de gentillesse à son égard et surtout prendre son petit déjeuner tous les matins au café et se faire servir par Mindy. Mindy, qui a le même âge que lui, est la seule à l’avoir protégé et lui avoir montré un peu d’affection.Un soir, Mindy est assassinée.
Voilà un roman qui n’est pas exceptionnel. Je m’attendais à avoir davantage de descriptions de paysages, comme c’est souvent le cas avec cette collection chez Gallmeister. Ce qui était par contre intéressant, c’est le fait que l’auteur ait su adapter son langage en fonction des personnages qui intervenaient. Chaque chapitre portait le prénom d’un des personnages clés. Chaque personnage donnant ainsi une version de l’histoire, une pièce du puzzle. Cela permet d’entrer dans un univers propre à chacun des personnages.

La dernière nuit du Raïs (Yasmina Khadra)

note: 2Une déception Nathalie biliothécaire - 17 mars 2016

Pour son nouveau roman, l’auteur algérien a choisi d’incarner un homme politique, mais pas n’importe lequel, un homme controversé, à la personnalité complexe, banni par ceux-là mêmes qui l’encensaient quelques années avant. Cet homme, c’est Mouammar Khadafi. Yasmina Khadra imagine ce qu’ont dû être les pensées, les paroles, les gestes de ce dictateur mégalomane. Sa proximité avec la mort ne le rend toutefois pas plus sympathique ; Malgré le choix de cette figure emblématique de la scène politique contemporaine, Yasmina Khadra n’est pas parvenu à me faire retrouver le plaisir que j’avais à lire ses précédents romans.

Oeuvre non trouvée

note: 5Magique ! Nathalie biliothécaire - 17 mars 2016

Rachel et Patty, deux soeurs de 13 et 11 ans, sont en vacances pour 2 mois. Elles vont passer leur été, comme tous les autres jours de l'année, à faire de leur environnement leur terrain de jeu favori. Espionner, regarder leurs émissions télé préférées par la fenêtre des voisins mais surtout partir dans la montagne et s'inventer mille aventures. Il faut dire que les journées sont longues, elles n'ont pas d'amies, et depuis le divorce, leur mère passe son temps enfermée dans sa chambre à lire des romans. Heureusement, leur père, policier et super­héros aux yeux de ses filles, passe les voir de temps en temps. Mais ce bel été va être gâché par le meurtre de plusieurs jeunes femmes dans cette même montagne qui leur sert de repère et désormais interdite. Que faire ? La résolution de l'enquête leur semble être la meilleure solution, d'autant qu'elle a été confiée à leur père. Mais celle-­ci piétine, s'enlise à l'image des personnages de ce roman d'initiation. Qui peut être l'auteur de tous ces meurtres ? La réponse, Rachel l'aura des années plus tard par un biais étonnant. J'ai beaucoup aimé ce roman même si j'ai été déçue par la fin car après réflexion, peu m'importait qui était le coupable. J'ai été happée par la vie de cette famille extrêmement attachante, si bien que le meurtrier ne m'intéressait plus du tout.

Les réputations (Juan Gabriel Vásquez)

note: 5A lire Nathalie biliothécaire - 17 mars 2016

Javier Mallarino est un célèbre caricaturiste colombien qui a le pouvoir, simplement en quelques coups de crayon, de détruire la réputation des hommes politiques de son pays. Chaque jour, tous craignent de découvrir dans le journal du matin, la caricature qui réduirait à néant leur carrière ou leurs aspirations politiques. Pour le récompenser ou peut-être davantage pour l'amadouer, il se voit desservir une récompense pour l'ensemble de son travail. Cette soirée va toutefois marquer un tournant dans sa vie. Il se voit aborder peu de temps après par une jeune fille qui va l'obliger à replonger dans son passé et mettre à mal ses certitudes.

Animaux solitaires (Bruce Holbert)

note: 1Dubitative ! Nathalie biliothécaire - 2 février 2016

Plusieurs Indiens ont été retrouvés assassinés de façon particulièrement violente avec une mise en scène qui laisse à penser qu’il s’agit d’un tueur en série. L’ancien shérif Strawl semble être le seul à pouvoir résoudre ces multiples meurtres. Il abandonne alors volontiers son statut de retraité pour reprendre l’insigne et le pouvoir qui va avec. Avec ses méthodes peu orthodoxes, la chasse à l’homme peut commencer. Me voilà bien dubitative quant à ce roman. Convaincue de la qualité de celui-ci à cause de son éditeur et des critiques élogieuses lues dans la presse, je pensais me régaler des quelques 320 pages qui composent ce roman. Pourtant l’enquête s’achève sans que le lecteur comprenne réellement ce qui a conduit Strawl à résoudre celle-ci, la chance peut être ? Ce qui m’a dérangé le plus c’est toute la violence gratuite qui est développée tout au long du roman et dont le héros, sensé représenter un minimum de moralité, s’accommode sans une once de remords. Certes l’action se situe dans les années 30 et peut-être pourrait-on penser que ces messieurs ont encore la gâchette facile. Ou alors je vieillis !

Ce que le jour doit à la nuit (Yasmina Khadra)

note: 5Magnifique ! Nathalie biliothécaire - 2 février 2016

Le jeune Younès et sa famille sont contraints de quitter la ferme familiale suite à une belle récolte salvatrice qui n'a pas eu lieu. Comme la plupart des paysans pauvres, ils partent s'installer en ville, à Oran ou plutôt dans son bidonville. La misère grandissant, et malgré sa fierté, le père confie Younès à son frère et à sa belle soeur pour qu'ils l'éduquent.
Younès devient alors Jonas. Tous les 3 partent pour une autre ville, Rio Salado.
Débute alors une renaissance pour Younès. Il se fait des amis et rencontre Emilie, qui sera le grand amour secret de sa vie.
Magnifique roman dans lequel l'auteur nous fait le portrait d'un jeune homme au destin "sacrifié", Sacrifié à cause de ses origines, de la période (nous sommes dans l'Algérie d'après guerre). Portrait d'une jeune homme qui cherchera sa place durant une bonne partie de sa vie.

Un millier d'années de bonne prières (Yiyun Li)

note: 4Nouvelles insolites Nathalie biliothécaire - 16 septembre 2015

Licenciée sans pension de son usine, Granny Lin accepte d'épouser un homme âgé et malade. M. et Mme Su, cousins, mariés contre la volonté de leurs familles, cachent l'existence de Beibei, leur fille handicapée... Dix tranches de vie dans la Chine d'aujourd'hui. A travers ces nouvelles, banales ou insolites, c'est toute l'histoire agitée d'un pays qui se déroule devant nous.

Le restaurant de l'amour retrouvé (Ito Ogawa)

note: 4Le restaurant de l'amour retrouvé Nathalie biliothécaire - 16 septembre 2015

Rinco se réfugie dans le silence à la suite d'un chagrin d'amour. Elle décide alors de tout quitter pour retourner dans son village natale, auprès de sa mère avec qui elle n'entretient pas de bonnes relations. Pour se reconstruire, elle va cuisiner et ouvrir un restaurant.
Peu à peu, elle tisse de nouveaux liens avec sa mère, chacune s'ouvrant à l'autre pour mieux s'apprivoiser, se comprendre.

Coconut (Kapona Matlwa)

note: 4coconut Nathalie biliothécaire - 23 juillet 2015

Ce roman montre une jeune société sud-africaine qui se cherche, qui hésite entre renoncement à ce qui a fait son histoire et au contraire revendication afin de ne pas oublier qui elle est et ce qu’elle était avant la présence blanche. Très beau roman.

petite fille de Monsieur Linh (La) (Philippe Claudel)

note: 4La Petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel Nathalie biliothécaire - 21 juillet 2015

Monsieur Linh est un vieil homme qui a été contraint de quitter son village dévasté par la guerre, n'emportant avec lui qu'une petite valise et Sang Diû, sa petite fille âgée de quelques semaines. Après un long voyage en bateau, ils débarquent enfin avec des centaines d'autres réfugiés dans une ville froide et étrangère. Mais dans cet univers inhospitalier, il va pourtant se faire un ami Monsieur Bark. Ils ne parlent pas la même langue mais ils arrivent pourtant à se comprendre grâce à la musique des mots et à la pudeur des gestes.
Dans ce récit universel et intemporel, Philippe Claudel décrit avec beaucoup de pudeur la difficulté des expatriés à s'adapter à un nouveau pays. Sans rien savoir de précis sur les personnages, les lieux, l'époque, l'imagination du lecteur fait tout le travail en ne retenant en définitive que l'essentiel : l'amitié profonde qui se noue entre ces deux personnages et l'amour infini de M. Linh envers sa petite fille.
L'émotion qui ne cesse de croître au fil du récit est à son comble à la fin lorsque l'histoire se dénoue et prend un sens nouveau.

Polar (Clémentine Thiébault)

note: 4Polar, le grand panorama de la littérature noire de Clémentine Thiebault et Mikaël Demets Nathalie biliothécaire - 21 juillet 2015

Passionné(e) de littérature policière, ce magnifique documentaire est pour vous ! Les auteurs vous proposent de "fouiller la littérature noire moins visible" que celle dont on parle dans les magazines et autres médias. Riche d'interviews, de portraits, ce livre propose un panorama du polar en s'intéressant sur son histoire, ses thématiques, ses collections, ses auteurs... Les articles sont courts et illustrés, vous pourrez donc le feuilleter, le parcourir et ne prendre que ce qui vous intéresse. Mais nul doute que vous le lirez entièrement.

Une enquête de l'inpecteur-chef Armand Ganache n° 5
Révélation brutale (Louise Penny)

note: 3Révélation brutale de Louise Penny Nathalie biliothécaire - 21 juillet 2015

A Three Pines, le bistrot d'Olivier est le lieu incontournable et apprécié. Aussi, lorqu'au petit matin, le corps d'un inconnu y est retrouvé, tout le monde s'interroge sur l'identité du mort et surtout pourquoi chez Olivier. Cet inconnu recèle bien des mystères et des trésors.
L'enquête est confiée au célèbre inspecteur Gamache qui va rapidement découvrir qu'un habitant de ce recoin paradisiaque du Québec n'est pas ce qu'il prétend être.

Ailleurs (Richard Russo)

note: 4Ailleurs de Richard Russo Nathalie biliothécaire - 21 juillet 2015

Ailleurs est le roman de Jean Russo, la mère de l’auteur. Ce n’est qu’à la mort de cette dernière que pourront être mis des mots sur les maux de Jean. Son obsession pour son indépendance cache en réalité des troubles du comportement qui ne seront pas sans conséquence sur Richard l’enfant puis l’adulte.
Roman très émouvant sur cette figure maternelle.

La route des clameurs (Ousmane Diarra)

note: 5La route des clameurs d'Ousmane Diarra Nathalie biliothécaire - 21 juillet 2015

La route des clameurs est le 3ème roman d'Ousmane Diarra. La route des clameurs n'est pas celle que l'on croit, celle faite de rires, de chants, d'encouragements, de joie. Cette route c'est celle qui mène au jardin des supplices éternels, l'enfer, par contradiction au jardin des plaisirs éternels. La route des clameurs c'est celle que vit aujourd'hui une partie du peuple malien qui subit l'oppression des djihadistes, c'est celle d'un enfant qui choisit de raconter son histoire. Jusqu'à l'arrivée du calife Mabu Maba dit Fieffé Ranson Kattar Ibn Ahmand Almorbidonne et de ses troupes, il vivait heureux avec ses frères et soeurs, sa mère et son père artiste. L'arrivée des djihadistes dans leur village modifie complètement la vie : la population est contrainte de vivre selon les lois du Coran et du calife sous peine d'être tué. Le père refuse d'abandonner son travail d'artiste. Ses filles sont enlevées et sa femme, qui subit l'influence du voisinages le quitte. Ne reste avec lui que son plus jeune fils.
Roman d'une grande violence, non pas tant dans les mots mais dans ce que vit ce peuple qui voit ses traditions disparaître face à un envahisseur qui se sert de la religion pour asservir un peuple.

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